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Covid-19 : pourquoi la maladie comporte des risques pour la santé à long terme, même après des formes légères

 

De vastes études illustrent l'éventail de séquelles potentielles d'une infection. Si elles doivent être affinées, elles rappellent que la circulation du virus n'est pas sans conséquence sur la santé globale.

Une file d'attente devant un centre de test de dépistage du Covid-19 à Strasbourg (Bas-Rhin), le 11 janvier 2022. (JEAN-FRANCOIS BADIAS / AP / SIPA)

 

"Vivre avec le virus." Quand il est apparu, ce slogan décrivait un futur lointain. Il résume désormais l'attitude adoptée dans la plupart des pays d'Europe, dont la France, où les restrictions sanitaires ont quasiment disparu. Plus de 130 000 personnes sont testées positives au Covid-19 chaque jour, un total jamais atteint avant la fin de 2021, mais le sujet a disparu du débat public. Pourtant, le virus n'a pas cessé d'être dangereux. Il tue toujours 101 personnes par jour en moyenne, pour la plupart vulnérables ou non vaccinées. Une série d'études récentes a en outre levé le voile sur ses effets à long terme : après une infection, le risque d'autres pathologies augmente, même pour ceux qui ne présentent pas de facteur de risque, ne développent pas de forme grave et ne sont pas touchés par le Covid long.

 

En avril 2021, une première étude de trois chercheurs de l'Université de Saint-Louis (Etats-Unis), publiée par la revue Nature*, identifiait une myriade de problèmes de santé qui touchaient plus fréquemment les personnes ayant eu le Covid-19. Grâce à une vaste base de données de santé de vétérans de l'armée américaine, les auteurs avaient comparé près de 5 millions de non-malades et 77 000 personnes testées positives, à partir du trentième jour après leur infection. Cinq mois plus tard, elles présentaient davantage de troubles respiratoires et souffraient aussi plus de "troubles du système nerveux et neurocognitif, de la santé mentale, du métabolisme, cardiovasculaires, gastro-intestinaux, malaises, fatigue, douleurs musculosquelettiques et anémie" que les personnes au profil similaire n'ayant jamais été testées positives. Même les malades non hospitalisés présentaient ce risque de séquelles.

 

Un risque accru de troubles cardiaques

 

Depuis, cette base de données a servi à plusieurs études de la même équipe, dont une portant sur les risques cardiovasculaires, publiée en février dans Nature*. "Elle montre un risque multiplié par 1,5 ou 2 sur tous les événements", pas seulement les inflammations cardiaques bien connues chez les malades du Covid-19, observe Ariel Cohen, ancien président de la Société française de cardiologie. Chez les personnes testées positives (plus de 150 000 ont été observées), le risque d'AVC est ainsi multiplié par 1,52 dans l'année suivant l'infection, le risque d'embolie pulmonaire par 2,93, celui de syndrome coronarien aigu par 1,72.

 

"Au début de la pandémie, on pensait que le Covid-19 était simplement une source de décompensation des risques existants", se souvient Ariel Cohen. C'est-à-dire que des personnes prédisposées à ces problèmes les déclaraient à l'occasion d'une infection par le Sars-CoV-2. Les résultats de ces chercheurs américains sont "une surprise", reconnaît-il.

 

"Cette étude montre qu'il y a un risque aggravé lié à l'infection elle-même et qu'il ne s'éteint pas avec le temps comme nous le pensions."Ariel Cohen, ancien président de la Société française de cardiologie à franceinfo.fr

 

Si la façon dont le virus entraîne de telles séquelles n'est pas tout à fait claire, l'observation des malades a déjà montré "que le virus attaque la paroi des vaisseaux sanguins", ce qui favorise notamment l'apparition de caillots, explique Olivier Robineau, infectiologue à l'hôpital de Tourcoing (Nord).

 

Sur le cerveau, des symptômes plus flous

 

Les malades guéris du Covid-19 présentent également un risque plus élevé de développer des pathologies liées aux reins, selon une étude de la même équipe américaine, publiée en novembre dans le Journal of the American Society of Nephrology*. Les données pointent en particulier un risque d'insuffisance rénale terminale multiplié par trois chez les anciens malades du Covid-19 (et par 2,15 chez ceux qui n'ont pas été hospitalisés). En effet, parce qu'il crée des problèmes vasculaires, le virus peut affecter un grand nombre d'organes. "Tous ces organes sont vascularisés. Dès l'instant où la fonction de l'artère est altérée, il y a un risque qu'ils soient atteints", explique le cardiologue Ariel Cohen.

 

Dans l'esprit du grand public, le Covid-19 est davantage associé à des symptômes comme la perte du goût et de l'odorat. Mais ceux-ci soulignent que le virus touche aussi le cerveau et le système nerveux. Les malades du Covid long rapportent notamment des difficultés à se concentrer et une forme de "brouillard mental". Une étude sur le cerveau de singes infectés par le virus, publiée le 1er avril dans Nature Communications*, montrait des atteintes "pouvant mener [à ces] symptômes neurologiques à long terme du Covid long", y compris chez les animaux n'ayant pas développé une forme sévère.

 

"Des chercheurs alertent sur un risque de démences" favorisées par les dégâts engendrés par le virus, rapporte Olivier Robineau. Les auteurs d'un article publié par la revue Science* en janvier, notent que les atteintes observées chez certains malades "soulèvent la possibilité que l'infection puisse accélérer ou déclencher le développement futur de malades neurodégénératives comme les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson".

 

Cette hypothèse reste pour l'instant plus floue que celle de problèmes cardiovasculaires, nuance Olivier Robineau, qui rappelle que ces troubles mettraient des années à apparaître. Les données de santé des vétérans américains concluent cependant à un risque accru de déclin cognitif (multiplié par 1,8) ou de dépression (multiplié par 1,39) dans l'année suivant l'infection, selon une étude publiée le 16 février par le British Medical Journal*.

 

Un virus "révélateur" de cas de diabète

 

Cette approche statistique a des limites. Une dernière étude de ces données, publiée le 21 mars dans The Lancet*, observe que les personnes guéries du Covid-19 ont plus de chances (+40%) de développer un diabète de type 2 dans l'année qui suit. La pandémie laissera "un héritage de maladies chroniques", affirme son auteur principal, Ziyad Al-Aly, dans Nature*. Eric Renard, vice-président de la Société francophone du diabète, n'y voit pas d'indication que le virus lui-même provoque du diabète.

 

"Le lien le plus évident est un lien de révélation. Le Covid-19 stresse l'organisme, ce qui peut révéler un diabète latent." Eric Renard, vice-président de la Société francophone du diabète à franceinfo.fr

 

La possibilité que le virus ne soit qu'un déclencheur est reconnue par les scientifiques américains et correspond à ce qui est observé après d'autres infections. Eric Renard ne croit pas au risque d'une épidémie de diabètes de type 2 : "Ces patients auront simplement découvert leur diabète de façon inhabituelle, avec un traitement à l'insuline d'emblée, mais ils rentreront dans le rang." L'étude a pour mérite, juge-t-il, d'attirer l'attention des médecins sur l'intérêt de mesurer la glycémie des personnes guéries du Covid-19, surtout si elles présentent d'autres facteurs de risque du diabète.

 

Des maladies "qui restent rares"

 

"Il faut rester serein", plaide l'infectiologue Olivier Robineau. Les études récentes montrent "un sur-risque indiscutable" de certaines pathologies pour les malades du Covid-19, "mais sur des événements qui restent rares. On ne va pas avoir une épidémie d'embolies pulmonaires." Il rappelle aussi que d'autres éléments, comme le tabac et l'alimentation, sont des facteurs de risque qui pèsent bien plus lourd dans le développement de maladies cardiovasculaires, par exemple.

 

"Il n'y a pas de raison d'affoler les gens chez qui l'infection s'est résorbée et qui vont parfaitement bien", ajoute Jérôme Larché, référent pour le suivi du Covid long en Occitanie. "Simplement, il faut les encourager à consulter s'il y a un souci." Avant de surveiller toutes les personnes guéries du Covid-19, il faut déjà identifier et orienter celles qui font face à des symptômes prolongés, un "gros challenge", explique-t-il. Une autre priorité "est de rattraper le retard de prise en charge de beaucoup de patients à cause de la pandémie", rappelle le cardiologue Ariel Cohen.

 

L'étude des séquelles du Covid-19 n'en est par ailleurs qu'à ses débuts. D'autres travaux devront les confirmer et affiner la mesure des risques entraînés par le Covid-19, sur des populations plus représentatives que les vétérans de l'armée américaine, un public plus âgé et masculin que la moyenne.

 

Ces risques du Covid-19 restent par ailleurs, selon ces mêmes études, proportionnels à la gravité de la maladie : un constat rassurant alors que l'essor du variant Omicron et de la vaccination ont diminué la part des malades sévèrement atteints. Mais pour Jérôme Larché, ce que l'on sait des séquelles encourage à "activer tous les leviers possibles pour éviter d'être contaminé, du vaccin au port du masque". "Le Covid-19 est tout sauf une petite infection passagère et sans conséquences", rappelle-t-il.

 

* Les liens suivis d'un astérisque dirigent vers des publications en anglais.

 

Source :

France Télévisions

Publié le 10/04/2022

 

 

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